L'entreprise Del Toso, spécialisée dans la pose de carrelages, faïences, revêtements de sol, parquets et dalles de pierre, célèbre cette année son cinquantième anniversaire. Implantée à Fauverney, dans le sud-est de Dijon, elle bénéficie d'une solide réputation et d'un savoir-faire reconnu. Pascal Del Toso, son gérant, nous dévoile son histoire et partage son engagement pour promouvoir le métier de carreleur.
Natif de la province de Pordenone en Frioul-Vénétie Julienne, en Italie, Ettore Del Toso arrive en Bourgogne en 1959 pour travailler comme maçon dans une entreprise dijonnaise à la recherche de main-d'oeuvre. Après avoir subi une grave chute d'échafaudage, il cesse son activité et suit une année de rééducation nécessaire. Celui que l'on surnomme « Hector », a été inscrit à l'école de mosaïque de Spilimbergo dans sa jeunesse. Une fois rétabli, il se tourne vers le métier de carreleur et intègre une entreprise locale. En 1974, il fonde sa propre société artisanale spécialisée dans le carrelage, donnant ainsi naissance à l'entreprise Del Toso. Né en 1969, Pascal a été immergé dans le monde du carrelage dès son plus jeune âge. Alors âgé de vingt et un ans et en pleine formation commerciale, le décès prématuré de son père Ettore l'a conduit à rejoindre l'entreprise familiale. « En 1991, l'entreprise comptait déjà une vingtaine d'employés, explique Pascal Del Toso. Après le décès de mon père, j'ai rejoint l'entreprise aux côtés de ma mère, Marie-Geneviève, qui avait pris les rênes par nécessité. Une équipe solide était déjà en place. Mon père avait un collaborateur qui gérait les chantiers et ma mère assurait la gestion. Cela a facilité mon intégration et mon apprentissage malgré mon jeune âge et la rapidité des événements. Bien que j'aie travaillé dans l'entreprise pendant les étés, mon père n'a malheureusement pas eu le temps de me former, que ce soit sur le plan technique ou en matière de gestion d'entreprise et d'équipes. J'ai donc dû apprendre sur le terrain. »
Une ligne de conduite
Suite à cette transmission anticipée, l'entreprise a toujours su maintenir le cap. Elle s'est constamment adaptée aux fluctuations de l'activité du bâtiment et a réussi à surmonter les diverses périodes. « Notre objectif est de faire perdurer notre approche axée sur la qualité plutôt que sur le volume. Ce n'est pas toujours facile car une entreprise d'une certaine taille nécessite tout de même un certain volume d'activité. Cependant, nous privilégions toujours la qualité par rapport à la quantité. Nous nous efforçons donc de nous spécialiser dans des projets plus techniques. Ces chantiers sont ceux que nous trouvons les plus intéressants, car ils mettent en valeur nos équipes et notre savoir-faire. » L'entreprise Del Toso opère autant dans le domaine du neuf que de la rénovation, offrant ses services aux collectivités territoriales, aux entreprises privées et aux particuliers. Elle joue un rôle actif sur les chantiers des établissements de santé, dans le secteur industriel et au sein des établissements publics. Anne-Sophie, l'épouse de Pascal, l'a rejoint dans l'aventure entrepreneuriale. « Nous sommes actuellement cinq au bureau, avec un responsable bureau d'études, deux conducteurs de travaux (dont moi), mon épouse qui s'occupe de la facturation, des relations clients et des aspects sociaux, ainsi qu'une secrétaire comptable. Sur le terrain, nous avons une vingtaine de carreleurs, généralement répartis en équipes de un à trois équipiers en fonction des chantiers. Chaque année, nous formons au moins un ou deux jeunes que nous accueillons en apprentissage. C'est un engagement important pour nous. Plusieurs de nos compagnons ont suivi des formations pour devenir tuteurs des apprentis. La formation est véritablement ancrée dans l'ADN de notre entreprise. »
Témoin et acteur de l'évolution du métier
Avec cinquante ans d'expérience, l'entreprise Del Toso est un témoin privilégié de l'évolution de la filière du carreau céramique. « Nous nous adaptons aux évolutions de l'activité tout en préservant notre savoir-faire.
Aujourd'hui, la pose scellée est devenue marginale avec l'essor de la chape fluide. Cependant, nous nous assurons que les jeunes que nous formons maîtrisent encore les techniques de pose traditionnelle, y compris la création de pentes, etc. Nous nous sommes également équipés pour répondre aux demandes concernant les très grands formats ou les dalles de forte épaisseur pour les terrasses. Nous avons déjà concrétisé plusieurs projets de ce type, nécessitant un outillage spécifique et des équipements de manipulation adaptés. Nous réalisons également un peu de façonnage, bien que pour l'instant je n'encourage pas cette activité et préfère répondre uniquement aux demandes des clients. Actuellement, ce sont davantage les marbriers que les carreleurs qui se spécialisent dans le façonnage. Cependant, cela fait partie de l'évolution du métier et représente un marché à conquérir. Cela pourrait être un axe de développement prometteur pour nous à l'avenir. »
Engagé au service de la profession
Pascal Del Toso est également un carreleur engagé. Membre de longue date de l'Union Nationale des Entrepreneurs Carreleurs Chapistes Projeteurs P.U. de la Fédération Française du Bâtiment (UNECP-FFB), il fait partie du bureau national. Il siège également à l'Union européenne des associations nationales de carreleurs (EUF) en qualité de représentant français. « Mon père était déjà administrateur au sein de la FFB. Je me suis donc naturellement rapproché de l'Union et dès mon premier congrès j'ai tout de suite accroché. La qualité des échanges entre confrères sur la technique, la gestion de nos entreprises ainsi que la convivialité qui y règne m'ont séduit. C'est vrai que c'est un engagement, que cela prend du temps, mais c'est tellement enrichissant. Et puis nous avons la satisfaction de participer à l'évolution et la valorisation du métier de carreleur. » Pascal a également été expert métier carrelage durant plusieurs années pour la compétition WorldSkills. Il a contribué aux succès de plusieurs candidats, et notamment à la médaille d'excellence de Jessy Templier en 2011, celle en bronze de Basile Ageneau en 2013, au titre mondial décroché par Thomas Landreau en 2015 ou encore à la médaille d'excellence de Thomas Blot lors des Euroskills de 2017. « Je continue à suivre leurs réalisations, notamment via les réseaux sociaux. C'est une grande satisfaction de les voir évoluer dans le métier, en continuant à développer leur savoir-être et leur savoir-faire. »
Des festivités à l'accent italien
Concernant l'entreprise Del Toso, le passage de témoin à la troisième génération n'est, pour le moment, pas un sujet d'actualité. « J'ai deux fils de 25 et 22 ans mais ils se destinent pour l'instant vers d'autres activités. Mon souhait est évidemment de faire perdurer l'entreprise que ce soit avec mes enfants ou un repreneur. Nous verrons ce que nous réserve l'avenir. » Afin de marquer le cinquantenaire, près de deux cents convives sont attendus le 31 mai à Fauverney. « C'est l'occasion d'honorer la mémoire de mon père, de retracer notre parcours et de remercier tous ceux qui ont contribué à l'histoire de l'entreprise. Des anciens, qui ont travaillé avec lui seront présents. Nous en profiterons également pour remettre plusieurs médailles du travail dont l'une pour un collaborateur qui partira prochainement à la retraite et qui compte 42 ans au sein de notre entreprise. » Les festivités et le repas auront un accent italien, un clin d'oeil aux racines d'Ettore Del Toso son fondateur.